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Kaïrat (1992) |
Darejan Omirbaev est un réalisateur kazakh né en 1958.
Mathématicien de formation, il décide d'étudier le cinéma par
passion. Tout un groupe d'étudiants kazakhs, ils reçoivent l'enseignement de
Sergey Soloviev au VGIK de Moscou et formeront l'essentiel de ce
qu'on a pu appeler la nouvelle vague kazakh. Aux cotés d'Omirbaev
(qui ne restera qu'un an auprès de Soloviev), on retrouve les noms
de
Rashid Nugmanov (Igla
ou The Needle, 1988,
film culte s'il en est, mais pas forcément considéré comme un film
kazakh), Serik Aprymov, Ardak Amirkulov, Abai Karpykov, Amir
Karakulov... Cette génération profite de la
perestroïka puis de la fin de l'URSS pour se faire un nom dans les
festivals internationaux. Une position bien fragile en vérité
puisque dès le milieu des années 90, de nombreuses maisons de
production indépendantes doivent fermer leur porte et les
réalisateurs de la nouvelle vague, malgré qu'ils aient considérablement aidé
à redéfinir l'histoire nationale kazakh, retournent travailler dans l'ombre.
Certains immigrent (Nugmanov, devenu dissident), d'autres se tournent vers la télévision ou
un cinéma plus commercial. Aujourd'hui, si quelques films
kazakhs continuent d'apparaître sporadiquement au sein des
festivals, et s'il existe bel et bien des entreprises de
commémoration audacieuses (Festival
international des cinémas d'Asie de Vesoul 2012 : Regard sur le
cinéma kazakh en 20 films (!)), il n'est pourtant pas évident d'en
apprendre plus sur la situation du cinéma au Kazakhstan et sur le cinéma kazakh en général.
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Sergey Soloviev et ses élèves |
C'est
lors d'un voyage au Kazakhstan et Kirghizistan que je décide
de contacter Darejan Omirbaev. Il est alors le seul réalisateur
kazakh dont je connais les films. Le cinéma n'étant pas le motif de
mon voyage, en contactant Omirbaev j'espère juste pouvoir passer
quelques heures avec un réalisateur que j'apprécie. Je me rends
chez lui en non initié, et les informations sur le cinéma kazakh que vous trouverez dans cet
article sont, pour la plupart, le fruit de recherches postérieures à mon voyage (
en
ce qui concerne le cinéma kirghize, je n'essaye à aucun
moment de rencontrer des réalisateurs locaux, n'ayant vu que
Le Voleur de lumière de Aktan Arym Kubat (ou Aktan
Abdykalykov). Mais les affiches de son nouveau film
Centaure
(après son passage à la Berlinale) dans les rues de Bichkek
n'auront fait qu'attiser ma curiosité sur le cinéma local).


C'est donc comme un
cheveu sur le plov que j'arrive chez Darejan Omirbaev dans les
derniers jours de mon voyage, le 11 avril 2017. Omirbaev n'a pas
réalisé de film depuis
L'Etudiant (2012, sorti en 2014).
Au moment du montage du film, il perdait malheureusement sa compagne,
productrice ainsi que co-scénariste, Limara Zjeksembajeva. L'adresse
d'Omirbaev m'indique qu'il n'a a priori pas laissé tomber le cinéma
:
appartements Kazakhfilm. Les studios Kazakhfilm ont été
fondés dans les années 30 et ont concentré depuis toute l'histoire
du cinéma kazakh. Ils se trouvent dans la partie sud d'Almaty, à une demi-heure des pistes de Shymbulak, de la légendaire (du moins en ex-URSS) patinoire de Medeu et du parc national d'Ila-Alatau : traversez-le et vous tomberez sur le Kirghizistan. Avec un tel nom, je m'imagine alors les
vestiges d'un système communiste où les travailleurs seraient
divisés en
unités et
vivraient en autarcie sur leur lieu de travail. Quelle erreur,
surtout au pays des nomades ! L
e
quartier où vit Omirbaev est tout ce qu'il y a de plus banal et n'a
de filmique que le nom. De l'extérieur, impossible de savoir que
dans l'un de ces petits appartements est loué un semi-culte a
Bresson, Antonioni et une poignée de poètes kazakhs. Après une
première nuit où je m'écroule de fatigue, le chat d'Omirbaev me réveille et me
propose une visite guidée (photo pour preuve). Sur les étagères de l'appartement sont
disposés de multiples petits objets qu'Omirbaev aura su éparpiller
dans ses films. Un très beau tableau, accroché au dessus de la télé
éteinte, reprend une scène de Kaïrat
tandis qu'une petite photo rappelle probablement un passage au
Festival international du film de Jeonju : Darejan Omirbaev pose
avec Im Kwon-taek.
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2017 et 2001 (La Route) |
Il
faut une bonne dizaine de minutes à pied pour se rendre jusqu'à
l’entrée de Kazakhfilm. Omirbaev me mène d'abord le long d'un
grand terrain vague jouxtant une l'autoroute. A plusieurs reprises je
regarde la carte qui s'affiche sur mon portable, je m'assure ainsi qu'elle est bien inapte à rendre compte du territoire. Les studios Kazakhfilm se présentent à moi d'abord sous
la forme d'une grande zone boisée dont la porte en fer est cassée.
Nous continuons de longer la barrière ; face aux voitures qui
filent se dresse une étrange sculpture mêlant végétal et solide
représentant une bobine de film déroulée, chaque photogramme étant
dédié à un film phare des studios : on passe subtilement de
The Land of The Fathers
(de
Shaken
Aimanov, considéré comme le père du cinéma kazakh)
à
Gérard Depardieu (demi-dieu local puisqu'il a participé ces dernières années à
plusieurs films kazakhs), etc. Certains « photogrammes »
sont délavés à cause de la pluie, un est même cassé et laisse
champ libre à la pelouse qui survit derrière.
Nous
arrivons finalement à l'entrée principale. Juste avant, Omirbaev
m'informe que les studios ne produisent désormais chaque année
qu'une dizaine de films, et parmi cette dizaine, au moins 5 sont
réalisés en hommage au président Noursoultan Nazarbaïev (devenu
premier président du Kazakhstan en 1990, il s'est maintenu en place
jusqu'à aujourd'hui
grâce à différentes magouilles : référendum pour étendre
la durée d'un mandat, modification de la constitution, etc). Je confirme d'ailleurs mon inculture en pensant découvrir une statue de Nazarbaïev acceuillant les visiteurs : c'est en fait Shaken Aimanov qui me salue. Car si un
portrait du président doit bien être trouvable à l'intérieur de
quelque bureau de Kazakhfilm, le terrain des studios est véritablement dédiés à
la mémoire du cinéma national, The Land of The Fathers apparaissant même sous la forme de fresques décorant les bâtiments. Des plaques commémoratives rendent hommage aux nombreux
réalisateurs ayant travaillés chez Kazakhfilm : je ne parviens à déchiffrer que celle de Sergueï Eisenstein (qui
tourna ici Ivan le terrible,
à l'époque où
les studios Mosfilm et Lenfilm étaient délocalisés à Almaty).
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Le tableau derrière Omirbaev multiplie les références au cinéma kazakh (© Elena Kazan) |
Nous
pénétrons dans les bureaux qui, de par leur taille (de longs
couloirs banalement soviétiques),
contrastent avec le probable manque d'activité dont, on l'imagine, souffre
actuellement Kazakhfilm : les studios de tournage eux-mêmes
sont ce jour-là fermés (on me dit qu'il y a très peu encore ils
étaient constamment occupés par le tournage d'une série télé) et la salle de montage analogique est quasiment sous scellés. Le lieu est pourtant loin d'être, peut-être parce qu'une semaine dédiée au cinéma français
approche ?
Nous
croisons Aizhan Kassymbekova, chargée de diffusion des films du studio.
Parlant anglais, elle nous aide à organiser une petite discussion
avec Omirbaev. La voici :
Les
Films durs à voir : Darejan, vous n'avez pas fait de film depuis
L'Etudiant en 2012.
Pour moi qui ne connaît pas le cinéma kazakh, est-ce que quelque
chose a changé depuis cette période ? Quelle est la situation
actuelle ?
Darejan
Omirbaev : Depuis L'Etudiant,
beaucoup de choses ont changées. En particulier, les films se
doivent désormais d'obéir aux demandes des politiciens, surtout lorsqu'il s'agit d'une commande du Ministère de la Culture. Avant,
ces œuvres étaient moins nombreuses, nos films ne traitaient pas autant de sujets
historiques ou directement consacrés à Nazarbaïev. Aujourd'hui,
les films d'auteurs ne sont plus considérés comme importants. Ils
sont automatiquement considérés comme des films de seconde zone.
LFDAV :
Mais vous avez donc quand même quelques films d'auteur produits
chaque année ?
DO :
Oui, entre un ou deux films d'auteur par an... Mais chaque année c'est aussi
de plus en plus difficile pour eux, toute l'attention étant portée
sur les films d'Etat.
LFDAV :
C'est pourquoi vous étiez déjà allé chercher des producteurs
français, pour Shuga ?
DO :
En fait, je tourne principalement mes films sans l'aide de compagnies
étrangères. L'argent n'est pas, selon moi, le plus grand des
problèmes. Le problème est plutôt qu'au Kazakhstan nous n'avons
pas un public qui s'intéressait aux films d'auteur.
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Killer (1998) |
Aizhan
Kassymbekova : Shuga a été tourné avec seulement un million d'euro. Au Kazakhstan, cela n'a rien d'anormal. Les jeunes
réalisateurs... ou des réalisateurs comme Darejan (sic),
ont l'habitude de tourner avec un budget réduit. L'équipement ici
n'est pas cher à la location, même chose pour l'équipe technique.
(Darejan
Omirbaev, qui était parti répondre à un appel, revient en trombe)
DO :
Pour revenir sur cette absence d'un public pour les films d'auteurs,
je ne parlais pas uniquement du Kazakhstan. Je pense que cela
concerne le monde entier. Selon moi, il n'y a qu'une façon de régler
ce problème. C'est l'instruction du cinéma à l'école, que les
enfants sachent qui sont Bresson, Eisenstein ou Tarkovski. Nous avons
ici une université dédiée à l'art, mais je parle des enfants plus
jeunes, de l'école primaire. Avez-vous en France des cours de cinéma
à l'école primaire ?
LFDAV :
Non, le cinéma peut être étudié dans certains
lycées uniquement. Tous n'ont pas la chance de pouvoir choisir ce
cours optionnel.
DO :
Si même en France on ne peut pas étudier le cinéma partout, que
dire des autres pays... Les jeunes générations passent plus de
temps face à l'ordinateur ou la télé. A l'école primaire puis au
lycée, les élèves étudient, par exemple, les mathématiques, et
ce pendant au moins huit ans. Je pense que le problème de ce public
absent serait réglé si on leur demandait de voir et d'analyser un
film, disons une fois par semaine.
LFDAV :
Vous pensez que passé 18 ans il est « trop tard » ?
J'imagine qu'au Kazakhstan une fois atteint cet âge, soit l'on travaille soit l'on continue ses études,
mais toujours dans l'idée de trouver un emploi puis de se marier.
DO :
Oui, probablement trop tard. Si par exemple les gens n'étudient pas
l'arithmétique à l'école, on ne peut pas leur demander d'être bon
en arithmétique une fois l'école terminée. On ne peut pas
subitement leur demander de s'y intéresser et encore moins de
maîtriser cette discipline. C'est pourquoi le cinéma devrait être
enseigné à un très jeune âge.
LFDAV :
En parlant de jeunes générations, tous vos premiers films
s'intéressent à la jeunesse. Je me demandais si ce sujet était à
l'origine totalement personnel ou bien en partie un héritage du
cinéma soviétique ?
DO :
Je ne filme que ce que je désire vraiment filmer. Le Kazakhstan est un pays
très jeune, partout vous voyez des enfants, la présence de la jeune
génération est très forte. Nous accordons encore une forte importance aux
liens familiaux, aux traditions. C'est pourquoi au Kazakhstan nous
avons beaucoup de films ou musiques dédiés à la famille. Mais
n'ai-je pas fait qu'un seul film avec des enfants (Kardiogramma) ?
LFDAV :
Il y a aussi July !
Mais justement, Kaïrat
et L'Etudiant
s'attachent à des adolescents ou disons à des jeunes étudiants.
Pourtant ces deux films établissent deux atmosphères opposées.
Kaïrat fonctionne
comme un court rêve nostalgique et amer à la fois alors que
L'Etudiant présente
un personnage plus mature et directement inscrit dans une violente
réalité politique et sociale. Est-ce le même personnage qui a
évolué ou alors votre point de vue a-t-il changé ?
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L'Etudiant (2012) |
DO :
Pour Kaïrat, j'avais
écrit le scénario moi-même, alors que L'Etudiant
est une adaptation de Dostoïevski (Crime et châtiment).
Le premier est un film sur les émotions alors que le deuxième
s'attache à décrire la société. Shuga
est un film sur l'amour mais dit aussi beaucoup sur le Kazakhstan
contemporain, de même que L'Etudiant.
Ces deux films sont deux adaptations mais sont aussi plus directement
politiques. C'est simplement qu'en vieillissant j'ai commencé à
réfléchir plus sérieusement sur ces questions.
LFDAV :
Le changement s'opère autour de Killer,
un film extrêmement sombre ?
DO :
Le film date de l'époque où le capitalisme est apparu au grand jour. La
pression sociale est extrêmement forte, bien plus qu'avant. La
scission entre les riches et les pauvres est de plus en plus
évidente.
LFDAV :
Vous disiez dans les Cahiers
que Killer était le
moins bon de vos films : le film, même si très intelligent,
manque de cœur. Avec Shuga
vous parvenez à donner une nouvelle forme à votre cinéma.
DO :
J'ai écrit Killer à
partir d'une anecdote lue dans le journal... J'ai fait ce film sans
véritables sentiments. Quelques plans ou scènes sont intéressants,
je crois. La question que je me suis toujours posé est : pour qui
suis-je en train de réaliser mes films ? Je me pose cette question car je
n'ai pas de public. Mais maintenant, j'ai compris : si je
réalise, c'est pour les jeunes réalisateurs kazakhs. Je sais que eux regardent
mes films et j'espère pouvoir partager quelque chose avec eux.
LFDAV :
Vous êtes passé de l'analogique au numérique et je crois savoir
que ce n'est pas qu'une question d'argent ?
DO :
Il faut quand même avouer que tout le monde est passé au
numérique ! Mais c'est vrai que selon moi le monde contemporain
doit être filmé en numérique. Si je tournais un film historique
j'utiliserai la pellicule. Même ici, dans ce bureau, nous ne sommes
pas dans un environnement naturel, nous sommes dans une grande ville,
entourés d'ordinateurs. Les écrans nous abreuvent constamment. La
caméra doit répondre à cela. J'ai d'ailleurs vu ici un film historique
tourné en numérique, j'ai trouvé ça idiot.
LFDAV :
Seriez-vous intéressé par l'idée d'exploiter le numérique dans
une démarche plus expérimentale ?
DO :
Pour tout vous dire, je viens d'écrire le scénario de mon prochain
film qui se déroulera dans deux époques différentes : le
début du XIXème siècle et notre monde contemporain. Logiquement,
je voudrais filmer la première partie en pellicule, l'autre en
numérique. Le film s'appellera Poète,
puisqu'il s'intéressera à deux poètes, joués par le même acteur.
Car selon moi les poètes à travers les âges ne changent pas. Un
poète est un poète.
LFDAV :
En regardant ce matin About Love
(court-métrage adapté de Tchekhov et réalisé pour le festival de
Jeonju), je me suis dit que vos adaptations donnaient
l'impression d'un éternel recommencement des choses. Et
surtout, vos personnages ont pleine conscience de cet état des choses.
DO : Plus je lis de livres, plus j'ai l'impression que nos
émotions ne changent pas, qu'elles restent les mêmes. Vous avez lu
la nouvelle de Tchekhov (De l'amour)
? Toutes les réponses à vos questions sont dans ces quelques pages.
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About Love |
Au gré de notre promenade, nous rencontrons divers personnes qui composent le paysage cinématographique kazakh :
Alim Sabitov (chef décorateur sur Killer) et la critique Gulnara Abikeeva accompagnent une spécialiste du cinéma
soviétique, elle aussi juste de passage. Descendu de sa voiture, le jeune
Rustem Abdrashov nous salue. La chemise recouverte de petits croisillons, comme des hashtag
à compléter, il est un réalisateur d'Etat qui vient de terminer
Diamond Sword, un blockbuster épique dédié au président. Dans le bureau de la petite société d'Omirbaev, Kadam, abritée par Kazakhfilm, sont dispersés des souvenirs qui témoignent de l'affection que ressent Omirbaev pour la France et ce qu'elle a pu apporter à son cinéma : un programme de la Cinémathèque française, un du Festival des 3
Continents, l'affiche française de La Route
et (surtout ?), une photographie de la façade du cinéma l'Espace
Saint-Michel lorsque celui-ci montrait Kaïrat. Chez nous aussi on conserve cette mémoire puisque, vérification faite hier, il y a toujours une
petite affiche de Kaïrat
dans un couloir de l'Espace Saint-Michel.
Nous
décidons ensuite d'ignorer la cafétéria des studios pour nous
rendre dans le récent grand centre commercial attenant. La zone
traversée met bien en valeur les disparités kazakhs : des
maisons qui tiennent plus de la bicoque adossées à quelques
buildings et un grand terrain vague amené à disparaître. A
l'entrée du centre commercial nous croisons le directeur entouré de
ses gardes du corps. Un milliardaire assez réputé, me souffle
Omirbaev. La totalité des boutiques représentent des marques
étrangères, la seule preuve que nous sommes au Kazakhstan étant
les motifs traditionnels inscrits dans les piliers du bâtiment. Je repense au héros solitaire de About Love qui nous dit : « je me rendais au centre commercial car l'ambiance y était
toujours heureuse ». C'est peut-être vrai. Et c'est d'ailleurs une scène du même film qui semble se rejouer sous
mes yeux lorsqu'un vieil ami d'Omirbaev vient lui adresser la parole.
Omirbaev ne le reconnaît d'abord pas, puis l'embrasse pour enfin lui
donner sa carte, comme si l'autre ne savait même pas que Darejan
était devenu Omirbaev le réalisateur et que leurs chemins avaient
totalement bifurqués. Pour le plaisir de la fiction, je ne
chercherais pas par la suite à éclaircir cette scène.
Il était temps pour moi de partir. Vers Astana, une ville froide aux longues rues désertes, c'est l'envers d'Almaty dans Shuga, qui reprend à sa manière la distinction faîte entre Moscou et Saint-Pétersbourg dans l'oeuvre originale. Juste avant mon départ, je passais un dernier moment chaleureux à la Kazakh National University of
Arts, où enseigne Omirbaev et où, depuis les années 2000, la majorité des jeunes réalisateurs kazakhs ont étudié. Je garde en mémoire la vision du réalisateur Satybaldy Narymbetov
(connu en France pour La Biographie d’un jeune accordéoniste, Prix Georges Sadoul 1996), rencontré au hasard d'un couloir. Il était assis, seul, et j'ai eu l'impression qu'il attendait que quelque chose passe.
Vincent Poli
Almaty, avril 2017.
La prochaine édition du
Eurasia International Film Festival (15-20 septembre) présentera une
rétrospective programmée par Sergey Soloviev intitulée « 30
Years of Kazakh New Wave ».
Ressources :
Un après-midi chez
Darejan Omirbaev, Eugénie Zvonkine
in
Cahiers du cinéma n° 675, février 2012.
La pâleur des jointures, Christine Martin,
Le verbe voir, Jean-Charles Fitoussi in
La Lettre du cinéma n°5, printemps 1998.
Cote de rareté :
пять/
пять
Avis aux films
diggers de tout poil, les films kazakhs sont globalement très difficile
d'accès et le plus souvent sans sous-titres. Petite sélection de films
(parfois russes) liés à la nouvelle vague kazakh et plutôt
accessibles :
Assa,
Sergey Soloviev, 1988
Kaïrat, Darejan
Omirbaev, 1992
Kardiogramma,
Darejan Omirbaev, 1995
Yahha, Rashid
Nugmanov, 1986
The Needle
(Igla), Rashid Nugmanov, 1988
La Flûte de roseau
(Mest), Ermek
Shinarbaev, 1991
The Fall of Otrar,
Ardak Amirkulov, 1991
Blown Kiss,
Abai Karpykov, 1991
Woman between Two
Brothers, Amir Karakulov, 1991
The Dove's
Bell-Ringer, Amir Karakulov,
1994
Story of a Young
Accordionist, Satybaldy
Narymbetov, 1994
De Darejan Omirbaev, Kaïrat + Kardiogramma, Killer et La Route sont encore disponibles en DVD français, Student dans l'édition américaine Global Lens Collection.
Remerciements : Darejan, Aruzhan, Baubek, Aizhan Kassymbekova